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Trump invoque Eminem dans une défense juridique

28 janvier 2025 par
Trump invoque Eminem dans une défense juridique
360 actu


Dans une démarche juridique surprenante, les avocats du président Donald Trump ont fait référence au rappeur Eminem dans un dossier visant à rejeter une plainte liée aux événements du 6 janvier 2021. 

Selon un rapport d’AllHipHop publié le lundi 27 janvier, l’équipe légale de Trump a utilisé une analogie avec le rap pour contrer les accusations selon lesquelles il aurait incité à l’émeute du Capitole.

La plainte, déposée par le représentant Bennie Thompson peu après les événements, accuse Trump, ainsi que des groupes tels que les Proud Boys et les Oath Keepers, d’avoir conspiré pour empêcher la certification des résultats de l’élection présidentielle de 2020 par le Congrès. Thompson s’appuie sur le Ku Klux Klan Act, une loi datant de l’ère de la Reconstruction, conçue pour lutter contre les conspirations visant à entraver le travail des fonctionnaires fédéraux.

Après l’échec d’une première tentative de rejet de la plainte, Trump a fait appel, arguant que son discours du 6 janvier relevait de l’expression politique protégée par le Premier Amendement. Ses avocats ont comparé ses propos à des paroles de rap, invoquant des décisions de la Cour suprême où des langages violents ont été considérés comme une forme d’expression artistique plutôt que comme une incitation à la violence.

Sans nommer explicitement Eminem, l’équipe de Trump a fait référence à sa chanson ''97 Bonnie & Clyde'', qui décrit de manière explicite des actes violents. Ils ont déclaré : 


« Un rappeur atteint le sommet des charts grâce à des paroles agressives et provocatrices qui deviennent extrêmement populaires à travers le pays, en particulier auprès des adolescents. Il est considéré comme l’un des paroliers les plus controversés de tous les temps. Beaucoup de ses textes décrivent des actes de violence explicite, y compris des violences armées, des viols, et même une scène où il noie sa femme. Bien que certaines de ses paroles suggèrent que son travail n’encourage pas la violence réelle, d’autres laissent entendre le contraire. »

Équipe juridique du président Trump


Les avocats de Trump ont également souligné que l’ancien président avait appelé ses partisans à manifester « pacifiquement et patriotiquement », ce qui, selon eux, contredit les accusations d’incitation à la violence. Ils ont ajouté :

 « Rien dans le discours du président Trump ne s’approche même de loin du langage bien plus incendiaire que la Cour suprême a jugé protégé par la loi. »

Équipe juridique du président Trump


Le juge n’a pas encore rendu de décision, l’affaire étant toujours en cours.



Eminem, défenseur de la liberté d’expression, soutient Kamala Harris

Ironiquement, Eminem, connu pour ses critiques envers Trump, a récemment fait une apparition rare lors d’un rassemblement de Kamala Harris à Detroit dans le cadre de la campagne électorale de 2024. Le rappeur a brièvement pris la parole pour défendre la liberté d’expression, déclarant : 

« Les gens ne devraient pas avoir peur d’exprimer leurs opinions, et je ne pense pas que quiconque veuille une Amérique où les gens craignent des représailles ou ce qui pourrait arriver s’ils font connaître leur point de vue. »

Eminem
 


Il a également exprimé son soutien à la vice-présidente Harris, affirmant : 

« Je pense que la vice-présidente Harris soutient un avenir pour ce pays où ces libertés, et bien d’autres, seront protégées et respectées. »

Eminem



Le rap, entre contestation et évolution

Il est important de rappeler que le rap, à ses origines, était un moyen de contestation et de revendication, utilisé pour dénoncer les injustices sociales, les inégalités et les discriminations. Des artistes comme Public Enemy, N.W.A. ou Tupac Shakur ont marqué l’histoire du genre en abordant des thèmes politiques et sociaux, faisant du rap une voix puissante pour les communautés marginalisées.

Cependant, avec le temps, une partie du rap s’est éloignée de cette dimension contestataire pour se concentrer sur des thèmes plus commerciaux ou personnels. L’utilisation des paroles de rap dans un contexte juridique, comme dans le cas de Trump, soulève des questions sur la manière dont cette forme d’expression est interprétée et instrumentalisée.

Cette affaire illustre une fois de plus la complexité des relations entre la politique, la culture populaire et la liberté d’expression. Elle rappelle également l’importance de comprendre les origines et l’évolution du rap, un genre qui reste profondément ancré dans l’histoire des luttes sociales.

Affaire à suivre.



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