La phrase "There's a Diddy style system in Quebec too" prononcée par le producteur international Peezee dénonce l'industrie musicale québécoise, semblable au scandale de Sean "Diddy" Combs aux États-Unis.
Mais les commentaires affirmatifs soulèvent de grandes questions.
Cette déclaration soulève des questions sur la culture de l'industrie musicale au Québec, notamment en ce qui concerne le traitement des allégations d'inconduite sexuelle.
Quatre ans après la vague de dénonciations : où en est le milieu culturel ?
Quatre ans après la vague de dénonciations dans le milieu culturel, il est nécessaire de dresser un bilan. Qu'est-ce qui a réellement changé ? Qu'est-ce qui reste à faire pour rendre ce secteur plus sain ?
De Guy Cloutier à Jean-François Harrison, de Joël Legendre à Maybe Watson en passant par les neuf éducatrices du centre de réadaptation Cité-des-Prairies, le Québec n’est pas au bout de ses peines. C'était comme si une digue avait cédé, libérant un flot de vérités trop longtemps contenues.
Certains artistes, dont Freddy Gruesum, connu pour les Word Up Battle, ont récemment fait une sortie qui ne laisse rien présager de bon.
Espérons qu'à la lecture de ces publications, nous n'assistions pas en direct à une dénonciation grave. Une grande période de questions s'impose sur la culture de la banalisation quant à de telles allégations.
Il y a près d'une décennie, les paroles de Monk.E avaient été choquantes et celles-ci ont été banalisées par l'industrie.
Il faut comprendre que de telles paroles sont considérées juridiquement comme de la diffamation si les affirmations ne sont pas fondées.
Maybe Watson, ancien membre du groupe Alaclair Ensemble
Revenons sur l'affaire impliquant Maybe Watson, ancien membre du groupe Alaclair Ensemble, qui est particulièrement pertinente.
En juillet 2020, Maybe Watson a été expulsé du groupe après que des allégations d'inconduite sexuelle ont émergé. Le groupe a annoncé cette décision via une publication sur Facebook, qualifiant l'histoire concernant Maybe Watson d'« inacceptable », dans la foulée des dénonciations qui ont constitué le mouvement #MeToo.
Il a exprimé son intention de se retirer de la scène publique et de suivre une thérapie pour aborder ses comportements problématiques. Précisons qu'il n'a pas fait l'objet d'une quelconque poursuite et que les gestes qui lui sont reprochés n'ont pas été dévoilés officiellement.
Est-ce que la victime aurait été payée par l’ancien label de Maybe Watson ou d’une autre personne pour son silence ?
Le problème en soi est la transparence des personnes impliquées, qui soulève de grandes questions totalement légitimes de la part du public.
Implications pour l'industrie musicale québécoise
Les artistes impliqués dans de telles affaires voient souvent leur carrière s'effondrer, avec des annulations de tournées et une perte de partenariats.
Les labels doivent décider s'ils maintiennent leur association avec les artistes ou s'ils prennent leurs distances, ce qui représente un dilemme économique et éthique. Ces incidents soulignent la nécessité d'une réforme culturelle au sein de l'industrie pour prévenir les abus et promouvoir un environnement plus sûr et équitable pour tous les artistes.
Les relations de pouvoir, omniprésentes dans le milieu culturel, rendent parfois difficile le fait de dénoncer. Pour les travailleurs précaires, témoigner peut signifier perdre des opportunités futures.
Le chemin vers un changement véritable est encore parsemé d'obstacles. Ainsi, la déclaration de Peezee met en lumière les défis persistants liés à l'inconduite sexuelle dans le milieu artistique québécois, incitant à une réflexion sur les mesures nécessaires pour améliorer la situation.
Malgré les progrès, la culture du silence reste un poids lourd. Beaucoup hésitent encore à se manifester, de peur de représailles ou de ne pas être crus. Les carrières sont en jeu, et certains milieux restent hermétiques à toute critique.
Quatre ans après la vague des dénonciations, le milieu culturel est à un tournant. Si des progrès notables ont été réalisés, certains problèmes semblent persister, rappelant que le changement demande du temps et de la volonté collective.